LA GRÈVE DE FÉVRIER 1974 EN MARTINIQUE : LE TOURNANT HISTORIQUE

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LA GRÈVE DE FÉVRIER 1974 EN MARTINIQUE : LE TOURNANT HISTORIQUE

La grève de février 1974 en Martinique, souvent évoquée comme Chalvet, marque un tournant historique dans l’histoire sociale de l’île. Rarement discutée est la dimension de grève générale qui enveloppait l’île à cette période, touchant divers secteurs d’activité, et servant de catalyseur pour des changements radicaux dans les conditions de travail, en particulier dans l’agriculture, et dans la recomposition du paysage politique et syndical.

Ce mouvement marque la première grande mobilisation sociale depuis 1961 dans les campagnes, signifiant le début d’une ère de contestation active. Il se propage, incarnant une solidarité trans-sectorielle, où ouvriers du bâtiment, de l’industrie, employés administratifs, enseignants et lycéens s’unissent dans une grève générale.

La mobilisation aboutit à des manifestations d’une ampleur inédite, avec plus de 4000 personnes dans les rues de Fort-de-France, soulignant la gravité de la situation et l’aspiration commune à des changements significatifs.

La réponse des autorités à cette mobilisation est une répression sévère, culminant avec l’embuscade tragique de Chalvet le 14 février, qui, loin de décourager les manifestants, galvanise la résistance, attirant l’attention sur la lutte des ouvriers agricoles et suscitant une solidarité encore plus forte au sein de la population martiniquaise.

INFLUENCE POLITIQUE ET SYNDICALE

Cette grève transforme le paysage politique et syndical de la Martinique. Le Parti Communiste et la CGT n’ont plus l’hégémonie de la direction des luttes sociales comme ils l’ont fait depuis près de 40 ans. Des groupes, jusqu’alors marginaux ou peu connus du grand public, comme le Groupe Révolution Socialiste (GRS), Groupe d’Action Prolétarien (GAP), Groupe Septembre 1870, et les Marronneurs, ont pris désormais une part active dans la direction des luttes, introduisant de nouvelles dynamiques dans le militantisme local.

La grève montre ainsi une diversité de courants et tendances au sein du mouvement ouvrier. Cette pluralité des acteurs enrichit le débat autour des stratégies de lutte, mais révèle également des conflits internes, se soldant par de vives tensions entre les différents protagonistes voulant animer le leadership.

LA SOLIDARITÉ NATIONALE ET INTERNATIONALE

La création de l’UPSOA (Union Patriotique de Soutien avec les Ouvriers Agricoles) symbolise la volonté collective de soutenir les grévistes. Cette structure regroupe diverses organisations, renforçant ainsi le mouvement par un soutien politique et financier, et témoigne de l’engagement des Martiniquais et de la diaspora dans la lutte pour la justice sociale.

L’UPSOA organise un gala de soutien pour les inculpés avec les orchestres antillais les plus célèbres comme Malavoi, la Perfecta, Ti-Emile, et bien d’autres.

IMPACT ET HÉRITAGE

Bien plus qu’un simple conflit social, la grève de 1974 démontre la capacité des travailleurs à s’organiser et à lutter pour leurs droits, influençant profondément les générations futures et modifiant le rapport de force social et politique en Martinique. Cet événement historique reste dans la mémoire collective, comme un témoignage poignant de la lutte pour la dignité, la justice et l’égalité.

LA COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA GRÈVE DE 1974 EN MARTINIQUE

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LA COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA GRÈVE DE 1974 EN MARTINIQUE

La grève des lycéens est un moment clé de contestation, où des centaines de lycéens se mobilisent contre la hausse des prix de la pension et de la demipension, malgré le scepticisme des syndicats d’enseignants et des associations de parents. Elle se caractérise par une participation active aux manifestations et par une réaction forte face aux tentatives d’intimidation des autorités et des administrations scolaires.

La lutte de la SPDEM (Société de Production et de Distribution d’Électricité de Martinique) Souligne l’importance stratégique du secteur de l’électricité dans le mouvement de grève généralisé de 1974. Les employés, revendiquent des droits équivalents à ceux de leurs collègues de l’EDF en métropole, et engagent des actions de grève malgré les risques d’impopularité dues aux coupures d’électricité potentielles.

LES FEMMES ET LES LYCÉENS DANS LA LUTTE

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LES FEMMES ET LES LYCÉENS DANS LA LUTTE

L’implication des femmes et des lycéens est notable, illustrant une mobilisation transversale de la société martiniquaise. Raymonde Cabrimol, figure emblématique de la grève, symbolise la participation active et déterminée des femmes dans le mouvement.

La grève des lycéens est un moment clé de contestation, où des centaines de lycéens se mobilisent contre la hausse des prix de la pension et de la demipension, malgré le scepticisme des syndicats d’enseignants et des associations de parents.

Elle se caractérise par une participation active aux manifestations et par une réaction forte face aux tentatives d’intimidation des autorités et des administrations scolaires.

La lutte de la SPDEM (Société de Production et de Distribution d’Électricité de Martinique) Souligne l’importance stratégique du secteur de l’électricité dans le mouvement de grève généralisé de 1974. Les employés, revendiquent des droits équivalents à ceux de leurs collègues de l’EDF en métropole, et engagent des actions de grève malgré les risques d’impopularité dues aux coupures d’électricité potentielles.